L'hegire
*** BONNE ANNEE 1428 A TouS ET A TouTES !!! ****
Nouvelle année hégirienne 1428
Par Tahar Gaïd
vendredi 19 janvier 2007
La date de l’Hégire fut adoptée par le Calife ’Omar en raison de la très grande importance de cet événement pour l’histoire de l’Islam et des Musulmans. Nous vous proposons ci- dessous un extrait du "Dictionnaire élémentaire de l’Islam" de Tahar Gaïd expliquant cet événement.
L’hégire (hijra)
Dans ce chapitre, nous relaterons dans quelles conditions le Prophète quitta
Les musulmans furent persécutés par les païens Qoraïshites qui s’attaquèrent plus particulièrement aux gens humbles, à ceux qui n’étaient couverts par aucune protection d’un clan. La vie devenait de plus en plus dure pour l’ensemble des croyants qui, sur l’ordre du Prophète, émigrèrent à Médine, appelée à cette époque : Yathrib.
Les musulmans quittèrent
« Hachim est dépouillé de ses vêtements, chargé de chaînes, et enfermé dans une maison dépourvue de toit, afin que l’épée du soleil le brûle et le taillade dans les chairs jusqu’à l’os. »
L’idée germa dans l’esprit des Qoraïshites que le seul moyen d’anéantir l’Islam consiste à organiser l’assassinat du Prophète. A cet effet, les chefs des dix principales familles que comprend
Les deux premières solutions furent rejetées. Dans le premier cas, les partisans du Prophète seraient capables d’employer la manière forte pour le libérer. Le second cas présentait un grave danger pour la sécurité des païens car, loin de
Les Qoraïshites sont des gens avisés. Abu-Lahab, n’étant pas éternel, un autre chef du clan pourrait plus tard décider de venger l’affront subi. « Pour se mettre à l’abri de toute contestation future, poursuit Virgil Georghiu, contestation qui peut surgir dans dix, dans cent ans, et qui serait une source d’ennuis pour les descendants des assassins, on décide que l’équipe des meurtriers sera formée de représentants de toutes les familles qoraïchites, ainsi que des tribus associées et de toutes les catégories de clients et d’alliés. De cette façon, le nombre des assassins, qui devraient éventuellement rendre des comptes, serait assez élevé pour décourager toute réclamation. Il faut que le meurtre de Mahomet soit en quelque sorte anonyme. Cet assassinat doit s’accomplir comme un lynchage. »
Tabari nous fournit un compte-rendu assez détaillé de la réunion du conseil qui décida l’élimination physique du Prophète : « Walîd, fils de Moghaïra ; Sofyân, fils d’Omayya ; Abou-Djahl, fils de Hischâm, et Abou-Sofyân, fils de ’Harb, se réunirent en secret pour délibérer de quelle manière ils feraient périr Mohammed, qui, disaient-ils, nous insulte, nous et nos invités, et qui veut nous empêcher d’adorer les idoles. Walîd, fils de Moghaïra, dit : Enfermons-le dans une maison et laissons-le mourir de faim et de soif. Abou-Djahl dit : Ceci n’est pas un bon avis ; car Mohammed a des parents à
Le Prophète fut informé du complot par une de ses tantes. Il se rendit aussitôt chez Abu-Bakr et l’informa qu’un groupe de tueurs se préparait à attenter à sa vie au lever du jour. Le dynamique Abu-Bakr ne perdit pas de temps. Il organisa rapidement le départ vers Médine, aidé par un esclave et un guide. A cet effet, il acheta deux chamelles qu’il cacha en dehors de la ville, prêtes à s’élancer dans le désert au moment voulu. Il conduisit ensuite le Prophète dans une grotte du mont de Thaur, située approximativement à une heure de marche de
Ent
A l’aube, quand les Qoraïshites comprirent qu’ils avaient été joués, ils se lancèrent à la poursuite du Prophète et d’Abu-Bakr dans l’espoir de les capturer. Pendant toute la durée des recherches, qui dura trois jours consécutifs, les deux fugitifs restèrent cachés dans leur refuge. « En vérité, les Qoraïchites, dit Virgil Georghiu, n’ont aucune chance de découvrir le Prophète. Ils ont mobilisé des centaines d’hommes et des centaines de chameaux rapides pour explorer les routes du désert, les grottes et les défilés, ils comptent uniquement sur leur nombre, sur leur force et sur leur habilité. Ils ignorent qu’ils doivent aussi lutter contre Dieu. Ils ne croient pas en Dieu. Mais Dieu - une fois de plus - a sauvé le Prophète. Lorsque la première équipe de poursuivants est arrivée devant la grotte, le Seigneur a envoyé quelques araignées qui ont tissé en toute hâte une toile devant l’entrée. Voyant la toile d’araignée intacte, les hommes qui cherchent Ie Prophète ont passé leur chemin, persuadés que depuis longtemps personne n’est entré dans la grotte.
« La seconde équipe qui arrive veut rentrer dans la caverne, mais le Seigneur envoie un oiseau, qui fait son nid et pond ses œufs sur le seuil même. Et de nouveau, les poursuivants continuent leur route. La troisième fois, ce sont des pierres qui roulent et qui bouchent l’entrée. A son réveil, Abu Bakr est déprimé. La fatigue, la fuite, la morsure du serpent, la faim, tout pèse. Mahomet encourage son compagnon. Il lui dit de ne pas se laisser abattre. Ils ne sont pas deux, ils sont trois, puisque Dieu est avec eux. » Le Coran dit : « Si vous ne secourez pas le Prophète, Dieu l’a déjà secouru, lorsque les incrédules l’ont expulsé, lui, le deuxième des deux (Abu Bakr), le jour où tous deux se trouvèrent dans la caverne et qu’il dit à son compagnon : Ne t’afflige pas ; Dieu est avec nous ! » (S. IX, 40).
Assurés que la surveillance des païens s’était relâchée, le Prophète et Abu-Bakr sortirent de la grotte et se dirigèrent vers Médine non sans avoir traversé de multiples difficultés et échappé à quelques poursuivants alléchés par la forte récompense de la capture promise par les Qoraïshites.
L’arrivée à Médine, après une dizaine de jours d’une marche pénible sous une chaleur torride, eut lieu le 24 septembre 622. Ce fut à partir de cette date que commence le calendrier musulman. « On pourrait s’étonner d’un tel choix, au premier abord ; et pourtant aucun autre événement, dans l’existence du Prophète, n’eut une influence plus décisive pour le succès mondial de son œuvre. Sil était resté à Mekka, en admettant même son triomphe définitif, l’Islam y fut resté avec lui. Les Arabes de toute l’Arabie, redoutant la puissance que l’Islam eut apportée aux seuls Quoraïches, se seraient coalisés pour l’empêcher de sortir de
Médine fut le point de départ d’une nouvelle ère pour l’Islam. « Une ère nouvelle venait en effet de s’ouvrir, dit Emile Dermenghen. Une nouvelle communauté théocratique, en dehors des organisations tribales traditionnelles de l’Arabie, venait de naître. Les hostilités étaient virtuellement ouvertes avec
L’Hégire est compris par nombre d’occidentaux comme une fuite. Ce n’est pas le cas. Il s’agit plutôt d’un « exil volontaire ». Si Dieu l’avait voulu, II aurait ordonné au Prophète et à ses compagnons de demeurer à
salam alikoum